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Réflexion d'une diététicienne GROS sur la prise en charge

Voici une réflexion intéressante. N'hésitez pas à la commenter !

J'éprouve un malaise lorsqu'il s'agit d'aller travailler sur des dimensions qui ne relèvent pas non plus de mes compétences de diet bien qu'inhérentes au comportement alimentaire.

Je soulève ici les limites de chacun dans son appropriation de l'approche du GROS.

Dans mon registre de diététicienne, j'utilise ma formation GROS pour fournir de l'information sur le fonctionnement corporel et sensoriel des régulations du comportement alimentaire, les exercices sont très pertinents.

Les émotions ne sont évoquées que lorsque la personne fait elle-même le lien entre son comportement alimentaire et ses émotions.

Il est intéressant de l'y amener au décours des échanges : la prise de conscience permet ensuite
d'aller travailler (ou pas d'ailleurs!) cela en profondeur avec quelqu'un dont c'est le métier : un psy qualifié.

Finalement, je ne traite que la restriction cognitive qui engage les émotions secondaires (culpabilité, honte, frustration, peur, etc.) à la prise alimentaire mais je ne traite pas les émotions primaires sous jacentes. Elles correspondent à l'expression de la structure psychique de
l'individu qu’il a construit avec sa personnalité et l'environnement dans lequel il a grandi.

Toucher au comportement, c'est toucher à cette structure, et ça, c'est casse gueule pour moi qui suis diet et non qualifiée en psychothérapie…

Cela n'empêche pas de faire de la "psycho-éducation" pour reprendre les mots de Stéphanie HAHUSSEAU, dont j’ai suivi le stage de psychothérapie intégrative, mais surement pas de réaliser avec des techniques puissantes, un travail émotionnel en profondeur.

Les enjeux sont tels que vraiment j'insiste, par expérience et recueil de témoignages de professionnels plus avancés dans ce domaine, sur ce que je pense être quelquechose de protecteur à la fois pour le consultant mais aussi pour le thérapeute.

Aussi, chacun sa place et ensemble la complémentarité autour de la personne. Cela sous entend aussi que pour les psy, l'approche GROS est utile pour fournir de l'information sur les régulations biopsychosensorielles du comportement alimentaire mais ne l'autorise pas à fournir des conseils
alimentaires sur la composition des aliments, les équivalences caloriques, les fréquences de consommation qui relèvent des compétences du diététicien.

J'ai réfléchi et je ne pense pas que cette façon de voir soit cloisonnante au sens d'enfermant pour les différents thérapeutes, mais plutôt une mise en synergie de compétences distinctes pour lesquelles il existe des zones de recouvrement qui permettent cette interaction des compétences. Ceci impose de connaître ce que fait le "voisin" dans sa pratique pour conseiller efficacement le consultant qui pourrait avoir recours à ses compétences.

Ceci m'a amené, au décours de ces dernières années, à rencontrer et organiser un répertoire de compétences sur Le Havre (ville que j'ai découverte riche et pleine de ressource en terme de professionnels humanistes compétents! Je sais que ce n'est peut être pas le cas partout) :
une sophrologue d'un centre d'addicto qui, dans mon idée, participe au lacher-prise, au ressenti du corps ; 4 psy pour un travail en profondeur à la fois comportemental et analytique (possible avec l'analyse transactionnelle (AT)) ; 1 éducateur sportif et une psychomotricienne
baignée par l'AT pour un travail sur le corps, 1 médecin généraliste également baigné par l'AT (indispensables compétences s'agissant des diagnostics de burn out, la prescription d'un traitement éventuel ou encore l'exclusion de causes médicales type endocrinienne du surpoids) ou encore
un centre de prévention en santé dont les médecins et infirmiers sont imprégnés par cette approche globale de l'individu.

Chacune de ces personnes sont en libéral et en structure et je propose à mes consultants d'aller les rencontrer lorsque cela nous semble, au consultant et moi-même, être un complément utile au travail que nous faisons ensemble sur leur comportement alimentaire.

Je ne dis pas que c'est LA solution à suivre, c'est ma solution actuelle non figée et en évolution que je soumets à votre sagacité.

C’est le confort dans lequel j'aime travailler avec les outils du GROS, à la place qui me semble être la mienne et qui m'épanouie par les retours positifs que me font mes consultants.


Voilà ! C'était ma contribution au Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids.

Frédérique MOY, Diététicienne, Praticienne GROS
 

Publié par Association GROS le