Notre association, le Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids, ou GROS, association selon la loi de 1901, à but non lucratif, est effectivement régulièrement accusé, en particulier par le Canard Enchaîné, d'être à la botte de l'industrie agroalimentaire. Pourtant, notre association est constituée par un groupe de praticiens, de pratique libérale ou hospitalière, prenant en charge les personnes en difficulté avec leur poids et leur comportement alimentaire, et ceci, en toute indépendance, à la fois des lobbys agroalimentaires, mais aussi en toute indépendance des injonctions gouvernementales. Nous ne recevons donc aucune subvention ni aucune aide d'aucune sorte.
Notre seul objectif est d'aider au mieux nos patients dans leurs difficultés.
Réaction à la suite d’une question d’un visiteur :
La question : lecteur du canard enchainé j'apprends que le GROS serait
complétement inféodé aux lobbys alimentaires. Ce que je remarque sur
votre site, vous parlez de maladies, de régimes etc... mais je ne trouve
aucune allusion à la malbouffe industrielle dénonçant la trilogie sucré
salé gras ... Alors ?
YF
Notre association, le Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids, ou GROS, association selon la loi de 1901, à but non lucratif, est effectivement régulièrement accusé, en particulier par le Canard Enchaîné, d'être à la botte de l'industrie agroalimentaire. Pourtant, notre association est constituée par un groupe de praticiens, de pratique libérale ou hospitalière, prenant en charge les personnes en difficulté avec leur poids et leur comportement alimentaire, et ceci, en toute indépendance, à la fois des lobbys agroalimentaires, mais aussi en toute indépendance des injonctions gouvernementales. Nous ne recevons donc aucune subvention ni aucune aide d'aucune sorte.
Notre seul objectif est d'aider au mieux nos patients dans leurs difficultés. Pour cela, il nous a fallu prendre position face aux discours médiatiques de tous bords, qui influencent forcément nos patients et parfois aggravent leurs difficultés. Il peut s'agir de discours moralisateurs, d'injonctions à maigrir, à manger comme ceci et comme cela, qui les conduisent à s’angoisser et à culpabiliser, et à dérégler leurs conduites alimentaires plus encore.
La situation du mangeur d'aujourd'hui, quelle est-elle ? Il est pris entre deux feux : d'un côté, nous avons des industriels de l'agroalimentaire qui poussent à un consumérisme boulimique, et de l'autre côté, nous avons le club des bien-pensants, moralisateurs de tous poils, soutenu par le gouvernement, qui poussent à un puritanisme hygiéniste. Le consumérisme boulimique, pour nous faire manger davantage, érotise les aliments, ou bien nous présente des aliments super-moraux, que nous pourrions consommer à outrance. Le puritanisme hygiéniste, de son côté, diabolise les aliments dits « grossissants », c'est-à-dire gras et sucrés, et stigmatise ceux qui sont gros parce qu'ils les ont consommé. Manger, aujourd'hui, est devenu un acte problématique, plein de risques, et sujet à de multiples controverses.
Comment, dès lors, manger en paix de façon satisfaisante ? Comment échapper à ce piège pernicieux et retrouver une alimentation digne de ce nom, qui puisse nourrir notre corps, mais aussi notre esprit, qui puisse donner lieu à un partage avec nos congénères, qui nous réconforte et nous restaure dans notre globalité ? C'est à cela que nous travaillons avec nos patients : à diminuer les influences extérieures, à leur permettre de se recentrer sur leurs besoins personnels et réels, à se mettre à l'écoute d’eux-mêmes.
Comment, aussi, habiter notre corps, un corps lui aussi soumis à des injonctions multiples, de beauté, de minceur, de jeunesse, qui dans bien des cas sont irréalisables ? Là encore, en tant que thérapeutes, nous cherchons à venir en aide à des personnes qui finissent par détester ce corps instrumentalisé, qui le voient comme un ennemi qu'il faut discipliner. Ce corps, si nous voulons qu'il soit à son mieux, sans forcing ni laisser-aller, il nous faut au contraire le chérir et l'écouter. On obtient plus par la douceur que par la violence.
À l'arrivée, lorsque les personnes que nous prenons en charge sont parvenues à se recentrer suffisamment sur elles-mêmes, à faire la paix avec leur corps, elles mangent habituellement de façon variée, des aliments traditionnels ainsi que des aliments industriels, à leur convenance. Leur poids se stabilise et cesse d'être un souci constant. La vie devient plus facile…
Comme vous le voyez, nous sommes plutôt des libres penseurs, des trublions qui ne sommes inféodés ni aux uns ni aux autres, ce qui n'a pas l'heur de plaire aux différents lobbys.
Nous ne sommes donc pas surpris d'être attaqués, et à vrai dire, cela ne nous fait ni chaud ni froid. De quel côté sommes-nous ? Du côté de nos patients, voilà tout. Et de personne d'autre.
Gérard Apfeldorfer
Président du GROS