Les personnes trop grosses ou mal habillées ont plus de risques d’être au chômage (France Info
Des candidats sont recalés parce qu'ils n'ont pas le physique de l'emploi. C'est la réalité constatée par le Défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail qui publient ce lundi une étude. On y apprend que l'apparence physique est le deuxième critère de discrimination à l'embauche, derrière l'âge.
Une étude menée par le Défenseur des droits confirme que la dictature du beau et du mince règne aussi sur le monde du travail. Pas habillés comme il le faudrait, et surtout jugés trop gros pour le poste : 8% des chômeurs interrogés par le Défenseur des droits affirment avoir déjà été discriminés en raison de leur apparence au cours de leur recherche. Une situation qui concerne bien plus les femmes que les hommes. Elles déclarent deux fois plus souvent avoir subi une discrimination à l'embauche en raison de leur apparence physique : leur façon de s'habiller ou encore de se coiffer.
L'obésité constitue le plus grave facteur d'exclusion
Selon ce sondage, les femmes obèses déclarent huit fois plus souvent être discriminées en raison de leur apparence physique que celles dont l'indice de masse corporel est dans la norme. C'est vrai également pour les hommes, mais dans une moindre mesure. Selon Sylvie Benkemoun, la vice-présidente du GROS, le Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids, le fait d’être en surpoids "est souvent associé à l’idée d’incapacité. Incapacité à se contrôler, à progresser, à bien se comporter dans un collectif de travail".
Une discrimination à l’embauche pourtant interdite par la loi
Près de 80% des sondés constatent que leur apparence physique a une influence sur le recruteur. La discrimination à l'embauche basée sur de tels critères est pourtant explicitement interdite par la loi, mais elle est encore plus difficile à prouver que les autres. Impossible de savoir si votre candidature a été écartée parce que vous avez quelques kilos de trop ou que vous n’êtes pas assez beau pour le job. D’autant qu’un employeur peut essayer de prouver qu’il n’a pas retenu un candidat en raison "d’exigences professionnelles essentielles et déterminantes liées au poste".
Pour faire la lumière sur les discriminations à l’embauche, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a annoncé vendredi qu’une grande campagne de "testing" serait lancée avant la fin du premier trimestre.par Philippe Duport dimanche 14 février 2016 22:25